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Les origines de l’arbre de Noël

13 Décembre 2018, par Gabriel

Il est grand, beau, et bien installé en face du Général Kléber, trônant au cœur de Strasbourg, tentant du haut de ses 30 mètres de faire de l’ombre à la cathédrale. Et c’est qu’il tire son aiguille du jeu le bougre ! Comme tous les ans en fait… Mais savez-vous d’où vient la tradition du sapin ? Son histoire ? Allez, installez-vous confortablement, que vous ayez de nouvelles vieilles histoires à raconter autour de la bûche cette année…

Le sapin, de la forêt au salon

La “naissance” de l’arbre

L’origine de l’arbre de Noël remonte à des temps très anciens, certaines personnes parlent même de l’Égypte Antique ! Mais nous allons nous concentrer sur une origine moins hasardeuse, plus proche, documentée et avérée : les Celtes (dont le domaine s’étend sur une grande partie de l’Europe au 3ème siècle avant notre ère).

Les Celtes célébraient traditionnellement la renaissance du soleil (par extension le début d’une nouvelle vie), à l’occasion du solstice d’hiver. Chaque mois lunaire était représenté par un arbre, symbole de fertilité, et le mois de décembre correspondait bien sûr à l’épicéa, l’arbre de la naissance. Ça y est, on a la naissance de l’arbre… 😉 Les Celtes décoraient alors des branches d’épicéa avec des fruits, des fleurs et du blé.

Comment les chrétiens ont grugé les celtes (puis eux-mêmes)

Le catechisme en image, Le Pêché Originel (MUsée des Civilisations de l'Europe et de la Méditérranée (MUCEM))

L’Église avait bien sûr pour but d’imposer sa croyance en éradiquant le plus possible les autres croyances, les “anciennes”. Ils ont donc “arbitrairement” (pas tant que ça, mais on développera une autre fois) choisi la date du 25 décembre pour célébrer la naissance du Christ : la Noël (de natalis, natalité). Du coup, c’est aussi une naissance, non ? Donc tout va bien ? Enfin presque… Bref.

La puissance de l’Église chrétienne s’est donc imposée en écrasant petit à petit les anciennes traditions celtes à partir du 4ème siècle de notre ère. Un millénaire et demi plus tard, force est de constater que c’est un incontestable succès.

La plante elle-même allait suivre la même conversion : dès le 12ème siècle, elle représente toujours la natalité, mais c’est l’arbre de vie du jardin d’Éden, il est décoré avec de belles pommes rouges.

C’est à partir du 16ème siècle qu’on le retrouve pour les fêtes de Noël dans les cultures germaniques. La première mention écrite d’un pin de Noël serait en 1492, à Strasbourg ! L’Œuvre Notre-Dame a commandé 9 résineux pour les 9 paroisses de Strasbourg “pour accueillir la nouvelle année”.

Cela dit, ce n’est pas pour rien que le conifère est monté en grade dans nos régions à cette époque, un événement religieux a grandement aidé la jeune pousse dans sa croissance : la Réforme. À Strasbourg, en Alsace, dans les pays et villes protestantes de l’époque, on se débarrassait des statues, celles de Jésus, de la Vierge, des saints et autres personnages bibliques. Évidemment, la crèche avec ses figurines suit le même mouvement : à la trappe ! Dès lors, la branche de pin devient le nouveau symbole des festivités de la naissance de Jésus.

À l’époque, les Alsaciens n’ont en réalité plus assez d’une branche à décorer, il leur faut l’arbre entier ! Ils le décorent alors avec des pommes, des confiseries et des petits gâteaux qu’on appelle : les « bredele(!) ». Aussi, on le suspend au plafond, pour le protéger des rongeurs.

Aujourd’hui, le roi des forêts n’est plus suspendu, il est bien planté dans son socle bétonné, au cœur de la ville, illuminant chacune de nos visites guidées… Pour savoir comment le roi des forêts s’est retrouvé sur tous les continents aujourd’hui, jetez un œil à la conquête du monde par l’arbre de Noël.

Le grand sapin de Strasbourg de nuit devant le Général Kléber