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Les Musiciens à Strasbourg

2 Juillet 2020, par Elise

Parce que je suis la musicienne de la bande il me semblait important d’apporter ma pierre à l’édifice. Nous parlons forcément beaucoup d’architecture dans nos articles et visites (c’est un peu le principe d’une visite guidée non ?) Mais qu’en est-il de l’art ? 

Si vous avez déjà parcouru le blog, vous savez alors que Strasbourg est une ville stratégique surtout de par sa localisation. Elle est un carrefour de routes, notamment pour les marchandises, et le sera aussi pour les musiciens car elle deviendra une étape importante entre les capitales de Vienne et Paris.

Bien que sa venue ne soit qu’anecdotique, comment ne pas commencer par Mozart. Car aujourd’hui encore, incroyable mais vrai, tout le monde connaît son nom.

Wolfgang Amadeus Mozart
L'orgue Silbermann de l'église Saint Thomas

Il s’arrête donc à Strasbourg en revenant de Paris en 1778, il est alors âgé de 21 ans.
On retrouve une lettre écrite à son père où Strasbourg n’est que très peu mentionnée, il dira « ici tout est très pauvre ». Il aura cependant l’honneur de jouer sur les orgues Silbermann (qui sont classées au patrimoine de l’UNESCO, réputées comme étant les meilleures orgues d’Europe) à l’église Saint Thomas.
Il donnera alors plusieurs concerts mais n’attirera jamais de grande foule, cependant il remet toujours à plus tard son départ. Même si l’on comprend à travers ses lettres que Strasbourg ne lui apporta pas de richesse pécuniaire, on y apprend qu’il aurait pu et voulu rester si le poste de maître de chapelle lui avait été proposé.

«Si le cardinal (qui était très malade quand j’arrivai) était mort, j’aurais obtenu une bonne place, car M. Richter à 78 ans ». Quel dommage pour la ville.

Franz Liszt à été pour sa part très inspiré par notre belle ville, il est venu quatre fois, et c’est notre douce cathédrale qui lui aura inspiré sa composition de 1874 « Cloches de la cathédrale de Strasbourg ».
C’est en 1885 qu’un grand concert vocal est organisé en son honneur dans la salle de l’Aubette. Au programme notamment le fameux « Pax vobiscum » pour voix d’homme. Le concert prend une tournure festive et la presse ne manquera pas de relater la toute première venue de Liszt à Strasbourg lorsqu’il était tout jeune et qu’il joua dans le pavillon Joséphine, où il fut déjà qualifié de prodige.

Comment ne pas évoquer Ignaz Pleyel, d’aucuns connaissent peut-être la célèbre salle Pleyel à Paris. Ou encore à l’opéra de Strasbourg.
Pleyel devient assistant maître de chapelle de la Cathédrale en 1784. Sa réputation est déjà établie et il fut notamment vanté par Mozart. Il est Franc-Maçon (comme Mozart et Haydn) ainsi qu’un certain strasbourgeois du nom de Jean-Jacques Gaybler, membre de la loge de la Candeur. Pas de coïncidence possible.
Pleyel compose la majorité de son œuvre à Strasbourg, il devient très connu à travers l’Europe et est alors un incontournable.

 

Pour presque finir ce chapitre on ne peut omettre ce cher J.J (non pas Goldman) Rousseau. Et pour nombre de néophytes, Rousseau n’est qu’un simple philosophe. Or non pas, il est écrivain philosophe mais aussi musicien.
Suite à sa publication en 1762 d’«Emile» et de « Profession de foi d’un vicaire savoyard », il sera condamné par le parlement Suisse. Il s’enfuit et après s’être réfugié à Bienne sur l’île Saint Pierre, il arrive à Strasbourg le 2 novembre 1765. Il pensait y être mal reçu mais c’est tout l’inverse qui se passe. Rousseau va assister aux répétitions de son opéra « Devin du village» et y sera agréablement surpris. Il y reste un temps avant de rejoindre Paris. Il quitte Strasbourg aux alentours du 9 décembre 1770.

Nous avons ici simplement survolé le sujet des musiciens à Strasbourg, la suite au prochain épisode.