Le Marché du vin à Strasbourg
2 mars 2020, par Matthias
Salut ami lecteur, voici la suite de notre article sur Monsieur Pinard, le Weinstichler.
Ce personnage devient rapidement incontournable lorsque l’on parle de vin. Pour mener à bien sa mission, dont l’ampleur ne cesse de croître, ce dernier va se faire épauler par un assistant, le Knecht, ainsi que de gardes du Pfennigturm pour s’assurer qu’aucune vente sous le manteau ne se déroule les veilles de marché aux vins, une fois l’ensemble des foudres mis en place.
Le lendemain, vendredi, un autre énergumène fait son entrée: le Weinrufer. Il s’agit d’un vendeur à la criée : il harangue le passant et vante les qualités du précieux liquide. Toutefois, les ventes ont lieu sur trois places différentes : le Vieux-marché-aux-vins, la Douane et le Marché-aux-chevaux (place Broglie). L’équipe sera alors renforcée par des Unterkaeufer (vendeurs assistants).
Cet éparpillement des produits rend les contrôles plus difficile pour le Weinstichler, qui est souvent demandé ailleurs et dont le rôle de superviseur en font le référent en cas de problème. Notamment, une série de plaintes vont commencer à se faire entendre concernant l’intégrité des vendeurs assistants, qui ne restitueraient pas la totalité de l’argent perçu. Afin de remédier aux querelles entre Weinstichler et Unterkaeufer, la corporation des marchands de vins va créer un nouveau poste : le Sammler.
Son rôle sera alors de collecter les sommes dues directement au nom de la corporation (Zunft). Il dirigera une petite équipe de Weinstichler dispersée sur les différents marchés. Les Weinstichler recevront à présent un jeton pour chaque foudre percé et viendront échanger ces derniers contre monnaie chaque dimanche au poêle de la tribu (Stub).
Cet exemple d’organisation du commerce au Moyen-Âge, nous rappelle les jetons-consigne que l’on achète lors d’un concert ou encore les tickets pour une saucisse blanche lors des foires et autres événements. Ce modèle de bons échangeables, cherchant à réduire la fraude et le vol, aurait donc perduré depuis le XVème siècle jusqu’à nos jours.
Je vous dis à très bientôt sur notre blog pour de nouveaux articles et n’hésitez plus à venir découvrir ce genre de petites histoires, narrées avec brio par nos Happy guides lors de nos visites guidées à pied de la ville de Strasbourg.