Gloire à l’Art de Rue !
14 septembre 2020, par Matthias
Voici un sujet qui pourrait faire couler beaucoup de… peinture ! Néanmoins, ne pouvant faire le tour de toutes les œuvres et, parce qu’une image vaut mieux qu’un long discours, entrons directement dans le vif du sujet et voyons comment Strasbourg vit sa relation avec les arts de rue. Au moment même où j’écris ces lignes, une magnifique faute de frappe vient illustrer les relations ambiguës qu’ont connues artistes et œuvres avec le public et les pouvoirs publiques. Le « lapsus scriptural » étant « rats » au lieu « (d’)arts ».
Si le très-à-la-mode « Street Art » est aujourd’hui intronisé au point de s’inviter dans les salons bourgeois ou au musée, on conviendra que des décennies durant, tags, graffitis, collages et autres œuvres de rue avaient plus des aspects de chasse aux rongeurs qu’une quête pour collectionneur.
Heureusement pour tous, les mentalités évoluent et ici à Strasbourg, l’art de rue s’est fait une place. Voyons un peu où et comment.
Ici l’on peut apprécier les différentes techniques d’une part mais aussi la variété de support. On notera les coffrets électriques. Admettons que ces boîtiers de béton ou de plastique sont des plus inesthétiques ; alors pourquoi avoir dépensé tant d’argent toutes ces années pour repeindre ces verrues urbaines (mais nécessaires) qui venaient enfin de trouver une vocation ?
Cet artiste Dan23, que j’affectionne pour son style et son engagement, a décroché le sésame de pouvoir exercer son art sans s’exposer à des poursuites pénales. La première pierre d’une collaboration avec la ville est alors posée et d’autres suivront.
Comme ici avec les containers de recyclage ; la ville va alors introduire davantage de ce mobilier urbain disgracieux, servant alors de support aux artistes. Les œuvres sont généralement en adéquation avec l’endroit ; ici par exemple la presse de Johannes Gensfleisch dit Gutenberg ou encore celle-ci devant le cinéma multiplex UGC avec un jeu de mot sympa. Ces collaborations auraient même permis d’augmenter l’utilisation de ces bennes et le recyclage des déchets (difficile d’imputer cette hausse au seul coté artistique de l’objet, mais la question mérite réflexion).
Autre collaboration remarquable et admirable dans l’Eurométropole : le Musée d’Art Moderne et Contemporain. Pour fêter ses 25 ans (2018), le musée s’est offert le duo d’artistes new-yorkais “FAIL”. Ce binôme a pu exprimer son art sur plus de 1000m2 des façades du musée. Check this out :
Réalisé à partir des souvenirs collectés lors de leur séjour à Strasbourg, Patrick McNail et Patrick Miller ont rédigé un poème dédié à la capitale alsacienne avant de l’illustrer par ces superbes compositions noir et blanc. D’autres acteurs majeurs de la ville seront tentés de collaborer avec ces artistes de Brooklyn, notamment la SNCF et la CTS.
Ces œuvres abondent dans les rues de la cité, alors ouvrez l’œil et prenez le temps de les découvrir par vous-même ou accompagné lors d’une visite guidée avec Happy Strasbourg. Nos parcours croisent nombre des œuvres présentées dans ce billet, et prochainement nous leur dédieront une visite à part entière ! Avec un peu de chance, nous croiserons un de ces artistes en pleine composition. C’est bien plus fréquent depuis qu’ils peuvent exercer à la lumière du jour sans craindre la maréchaussée.
Encore une fois un article comme celui ci ne permet pas d’être exhaustif, je tiens donc à m’excuser auprès des artistes non représentés ici-même et je vous invite à nous contacter afin d’échanger sur votre travail et vos œuvres afin de nous permettre de mieux les restituer au public lors de nos visites guidées.